Agriculteurs et apiculteurs s’associent pour favoriser la biodiversité

Agriculteurs et apiculteurs partagent un même territoire, mais « se connaissent trop peu » constate l’Ada (Association pour le développement de l’apiculture) des Pays de la Loire. Le 19 février 2025, elle les a donc réunis sur le site du Gaec O’Miel, à Durtal, dans le nord-est du Maine-et-Loire. « Notre objectif est d’échanger sur nos contraintes respectives et les possibilités de travailler ensemble sur la ressource alimentaire des abeilles », explique Julien Tartoué, son président.

Intérêt réciproque

Plusieurs agriculteurs ont témoigné en ce sens. En particulier, Eric Mortreau, l’un des trois associés du Gaec de l’Egrassière à Cheviré-le-Rouge. En production laitière biologique avec une centaine de vaches, la ferme exploite 215 ha, dont 80 ha de légumineuses, avec une partie laissée monter à graines, et 30 ha de méteils. L’exploitation compte également dix-huit kilomètres de haies et quinze mares.

Depuis quelques années, elle accueille les ruches d’Erwan Cesbron, apiculteur sur la commune voisine de Montigné-lès-Rairies. À la tête de 400 ruches, il en dépose entre soixante et cent au Gaec de l’Egrassière : « Elles sont regroupées sur trois, ou éventuellement quatre emplacements. Là où les abeilles vont trouver de l’eau (NDLR : jusqu’à 40 l par ruche et par saison), du pollen et du nectar. »

Entre l’apiculteur et l’agriculteur, pas de contrat écrit ni de rémunération — si ce n’est quelques pots de miel — mais un intérêt réciproque. « L’abeille est bénéfique à notre système, pointe Eric Mortreau. Elle pollinise les fleurs sauvages qui servent à leur tour de refuge à des prédateurs utiles aux cultures. Par exemple pour réduire la pression des limaces. »

L’Ada des Pays de la Loire tient à la disposition des apiculteurs, mais aussi des agriculteurs, des ressources notamment sur la culture des plantes nectarifères et mellifères.